Ouverture de la truite! Pêcher et préserver les poissons.
Les populations de truites fario de nos rivières ont considérablement diminuées depuis une vingtaine d'année. La cause de cette raréfaction vient surtout de la dégradation de son habitat et de la surpêche (ou plutôt du surprélèvement). Contrairement aux idées reçues, la truite n'est pas plus sensible à la pollution qu'un gardon, elle peut vivre dans un milieu très pollué et c'est surtout le manque d'oxygène et la destruction de son habitat qui a rendu certaines rivières stériles.
Je connais une rivière totalement polluée ou on ne baignerait même pas un cochon, et bien c'est cette petite rivière ignorée de tous (trop polluée) qui me rapporte toutes les saisons de belles truites (par contre elles sont immangeables).
Une belle rivière savoyarde...
Aujourd'hui, les contrats de rivières et de lacs fleurissent en France afin de restaurer le milieu aquatique et renaturer les rivières. L'Union Européenne impose des règles très stricte en matière d'environnement obligeant les communes et les Fédérations de pêche à faire des travaux conséquents dans les rivières afin de restaurer un caractère biogène à celle ci.
Les premiers effets sont là, les poissons reviennent doucement et il faut à tout prix les aider à revenir et surtout à rester.
Une belle fario de souche atlantique de 51 cm
"L'émerveillement est le premier pas vers le respect". Cette phrase de Nicolas Hulot en dit long sur le respect de la nature et s'applique très bien à notre passion.
Quel plaisir de combattre une belle truite fario avec des couleurs subliment dans une rivière sauvage. L'adrénaline monte pendant le combat et l'émerveillement de sa robe impose la contemplation.
Peu importe sa taille, ce poisson si vaillant qui nous a donné tant de plaisir doit retourner dans son milieu afin d'assurer la reproduction de son espèce et nous offrir dans les années à venir encore de beaux combats dans un cadre magnifique.
Le "No Kill" doit se pratiquer pour conserver des populations dynamiques de fario.
Le prélèvement systématique quelque soit la taille du poisson n'est pas la solution, il créé des creux de classe de taille chez les individus potentiellement les meilleurs reproducteurs (entre 20 et 30 cm) qui peuvent induire des conséquences irréversibles dans certains cas ou le prélèvement est systématique et excessif. Parfois, conserver une très grosse truite peut être une bonne chose, elle libère une place pour les plus petites, beaucoup plus fertile et en pleine croissance.
En pratiquant un prélèvement raisonné sans penser systématiquement à rentabiliser le permis, les populations de truites sont ainsi "gérer" par un prélèvement réfléchi des pêcheurs et elles ne peuvent que se porter mieux et offrir à nos enfants un patrimoine naturel riche.
Cependant, la remise à l'eau d'un poisson ne doit pas se faire n'importe comment. Pour assurer le maximum de survie au poisson il faut respecter quelques règles :
- Ne pas manipuler trop longtemps hors de l'eau le poisson. Si possible, le décrocher directement dans l'eau.
- Ne pas tirer comme un forcené quand une truite a avalé le vers jusqu'à l'estomac. Couper le bas de ligne, les sucs gastriques dissoudront l'hameçon et le fil en quelque temps.
- Toujours se mouiller les mains avant de toucher un poisson. Le mucus qui recouvre sont corps est comme une peau, il permet au poisson de se protéger des agressions extérieurs (maladie). En lui enlevant ce mucus vous rendez le poisson très vulnérable aux infections.
- Utiliser des hameçons sans ardillons qui favorise le décrochage et n'abîme pas le poisson.
- Après un long combat, maintenir le poisson dans sa main dans l'eau quelques minutes afin qu'il retrouve sa vitalité et élimine les toxines accumulées pendant le combat.
Enfin, à l'ouverture, les truites sortent de la reproduction, les oeufs sont encore dans les frayères, essayez donc de marcher dans l'eau le moins possible afin de ne pas les piétiner ou du moins d'éviter les frayères qui sont facilement reconnaissable (tâche de graviers + ou - cirulaires).
Le respect du poisson et de son environnement est la base de la gestion piscicole dans quelques milieux que ce soit. La prise de conscience des pêcheurs que la nature est fragile est le facteur clef de la pérennité de nos parcours de pêche et de la survie de nos rivières.
La fario souche Méditérannéenne malheureusement souvent hybridée avec la souche Atlantique